«Encore une remarque, même si elle me fait soupçonner de mégalomanie. Et si La pornographie était une tentative pour renouveler l'érotisme polonais ?... Une tentative pour retrouver un érotisme qui correspondrait davantage à notre sort et à notre histoire récente - faite de viols, d'esclavage, de luttes de chiots -, une descente vers les obscurs confins de la conscience et du corps ? Je suis de plus en plus porté à présenter les thèmes qui me paraissent les plus complexes sous une forme simple, naïve même. La pornographie est écrite un peu à la manière d'un "roman de province" polonais ; c'est comme si je véhiculais sur un char à banc vieillot du venin "dernier cri" (cri de douleur, pas à la mode, cela va de soi). Ai-je raison de penser que plus la littérature est téméraire et d'un accès difficile, plus elle devrait retourner vers des formes anciennes, faciles, auxquelles les lecteurs se sont habitués ?» Witold Gombrowicz (1962).